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What Holds Us Here

Théâtre Centaur, Montréal – 13 mai au 15 juin 2025

Vernissage : 30 mai 2025

 

What Holds Us Here est une exposition photographique en trois volets qui suit les contours changeants de la mémoire, de l’appartenance et de la transformation urbaine à Montréal. Présentée au Théâtre Centaur du 13 mai au 15 juin 2025, elle a accompagné la production de Encore une fois, si vous permettez de Michel Tremblay, une pièce qui médite sur le deuil, l’amour et la présence durable de la famille. Installées dans la salle-galerie du théâtre, les photographies invitaient le public à prolonger l’atmosphère émotive de la pièce, en déployant ses thèmes dans le monde vécu. Ensemble, les images posent une question : qu’est-ce qui nous attache aux lieux que nous habitons, et que se passe-t-il quand ces lieux nous échappent ?
 

L’exposition s’enracine dans une expérience personnelle. Montréal est l’endroit où j’ai appris à parler, marcher et regarder. C’est aussi la ville où je suis revenue à dix-huit ans, après près d’une décennie d’absence, guidée par un sentiment d’appartenance que je n’avais trouvé nulle part ailleurs. Ici, j’ai obtenu un diplôme en photographie, rencontré et épousé mon mari, et commencé à façonner la vie que j’avais imaginée. C’est également ici que j’ai entrepris des études en anthropologie et en histoire de l’art. Malgré tout, l’avenir demeure incertain : des changements dans les politiques d’immigration compliquent notre désir de rester dans la ville que nous appelons désormais chez nous. Ces photographies sont nées d’une volonté de préserver les traces quotidiennes d’une vie qui pourrait ne pas se poursuivre comme prévu.

L’exposition se déploie en trois parties.

La première présente de vastes paysages urbains : des scènes larges et mouvantes ponctuées de grues, d’échafaudages et de cônes de construction. Ces structures évoquent une ville en perpétuel mouvement, un futur toujours en chantier et de plus en plus difficile d’accès pour ceux qui n’ont pas d’assise sûre.

 

La deuxième partie est plus silencieuse. Une série de vues du ciel, prises depuis la fenêtre de notre appartement au fil du temps, offre un refrain visuel. Même si le ciel change constamment—la lumière, le temps, les saisons—le fait de regarder depuis le même endroit crée un sentiment de stabilité. Ces images traduisent le réconfort discret du foyer, la sensation d’être porté par un espace familier alors que le monde extérieur poursuit sa transformation.
 

La troisième rassemble de petites images éparses de moments quotidiens : la vue de mon premier appartement, un sac de plastique accroché dans un arbre, la maison de mon enfance, un couvercle de café sur le trottoir, la salle à manger de mon premier stage. Autant de rencontres qui nous ancrent, même quand la permanence n’est pas assurée.
 

Bien que les personnes soient en grande partie absentes du cadre, les photographies n’en sont pas pour autant vides. Elles portent des traces de présence—la mienne, celle de mon mari Tienn, et peut-être celle du spectateur. Tienn, qui a assuré le commissariat de l’exposition, a également été mon collaborateur tout au long du projet. Aucun de nous n’est originaire du Canada, mais nous avons cherché à y bâtir une vie, et cette œuvre en témoigne.
 

What Holds Us Here est à la fois une lettre d’amour à Montréal et une interrogation ouverte sur le sens de l’appartenance. Comme la pièce de Tremblay, elle demeure dans l’espace entre présence et absence, demandant ce qui subsiste lorsqu’un lieu vous a façonné mais ne peut peut-être pas vous garder. C’est une méditation sur la fragilité, l’attachement et l’étrange beauté d’une ville qui paraît être chez soi tout en semblant s’éloigner.

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Please contact me with any inquiries! : sophiebecquetphoto@gmail.com

© 2023 SOPHIE BECQUET

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